L'heure D

Le château de mon père

Documentaire inédit
Mercredi 9 août à 23.30

Le château de mon père

Après avoir passé 50 ans en France, et à plus de 83 ans, mon père pense retourner vivre dans la maison de son enfance à Poznan, en Pologne.
Cet immeuble dans lequel il a grandi, moi j'en entends parler depuis que je suis petit sans vraiment le connaître. Ce que je sais, c'est que malgré ses origines juives et malgré le communisme, sa famille a pu le conserver.
Mais voilà, le temps passe et le projet de quitter Paris semble s'estomper.
Il y a quelques mois, mon père m'a dit qu'il voudrait que je « m'implique » un peu plus dans cette maison.
Mais qu'entend-il par là ? Et après tout, qu'est-ce qui l'attire autant dans cette maison, à Poznan ?
Nous partons ensemble en Pologne pour un voyage dans le passé, le présent et le futur.

Note d'intention

Après le travail mené avec ma mère en Pologne dans Le Formulaire autour de son enfance pendant la guerre, j’ai souhaité continuer ce travail d’exploration familiale.

Tout d’abord, il s’agit bien entendu de prolonger ma recherche entamée précédemment, celle d’une exploration intime des derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale que sont mes parents. Le château de mon père a en commun avec mon travail précédent ma présence à l’image et en off, mais aussi une préoccupation pour une manière nouvelle de raconter la guerre et ses répercussions : avec humour et une certaine fantaisie. En effet, j'ai toujours vu mon père comme un de ces héros de film burlesque.

C'est lui qui m'a donné le goût de la comédie et plus largement du cinéma. Tout d'abord parce qu'il m'a toujours fait rire, mais aussi parce que c'est lui qui m'a fait découvrir les Marx Brothers, Chaplin ou Jacques Tati, en m'emmenant dans les petites salles du Quartier latin, encore enfant.

Cependant, ce film est un projet nouveau. Il s’agit non pas d’un voyage de mémoire, mais plutôt d’un voyage dans la mémoire. Ainsi, nous ne partons pas à la recherche d’un lieu perdu comme c’était le cas avec ma mère, mais nous revisitons ensemble un lieu dans lequel mon père a continué de revenir depuis la chute du mur. L’enjeu est plus alors de faire revivre à mon père ses souvenirs, et aussi de comprendre la texture de son enfance ici.

Chaque lieu à Poznan, chaque étage de la maison, chaque pièce étant en quelque sorte le symbole des différentes strates de sa mémoire. Ce voyage débute avec sa fuite de la Pologne communiste 1970, et nous rapproche peu à peu de son enfance pendant la guerre.
Au-delà de l’humour, nous avons un autre point commun. Nous avons grandi sans savoir que nous étions juifs. Mon père, Krzysztof, ou Christophe en français, est né en 1939, d’un père catholique, qu’on dit mort en héros pendant la guerre, et d'une mère juive dont on tait les origines en l’élevant dans la foi catholique. En 1960, il reçoit une lettre anonyme lui annonçant qu’il est juif de par sa mère, et que son père est en vie. Malgré cette révélation, il m’éduque dans la religion catholique, avant de me révéler à l’âge de 13 ans que je suis juif.

Ainsi, j’ai voulu faire un film d’abord sur cette identité double qu’il m’a léguée. Dans cette entreprise, la figure de ma grand-mère Alexandra Flatau est extrêmement importante – à la fois sauveuse de mon père et femme juive abandonnée, il va s’agir avec mon père de la faire revivre, pour finalement l’aider à fixer son rapport à la Pologne et peut-être aussi avec ce père qu’il n’a jamais connu.

 


Suivi de
« Il était une fois dans l'Est »

Chaque jour, des dizaines de milliers d’ouvriers, de cadres et de petites mains affluent de la France vers le Luxembourg pour travailler. Chaque matin, ils laissent derrière eux un territoire sinistré par la fermeture des mines et la fin de la sidérurgie, attirés par les salaires du prospère secteur tertiaire luxembourgeois. Du Kirchberg à Thionville, des cités ouvrières d’Aumetz aux nouveaux lotissements de Tressange, ce film accompagne les travailleurs frontaliers dans leur vie pendulaire. Dans ce laboratoire de l’Europe et du monde, cœur battant du capitalisme, les maux de la crise économique et sociale, les violences managériales et les mots des fragiles se dévoilent. Un film post-travail, post-industriel, post-social.

Documentaire - 52 min - Auteurs-réalisateurs Samuel Bollendorff et Mehdi Ahoudig - Production Les Films du Bilboquet - Avec la participation de France Télévisions, LCP - Assemblée nationale, France 3 Grand Est, et d'Esch2022 Capitale européenne de la culture.

L'HEURE D

Une collection de
14 documentaires inédits
diffusés tout l'été sur France 3

Documentaire inédit
Le château de mon père

52 min


Réalisation 
Filip Flatau

Production
Zadig Productions

Avec la participation de
France 3 National
France 3 Nouvelle-Aquitaine


Unité documentaire France Télévisions 
Catherine Alvaresse
Antonio Grigolini
Renaud Allilaire
Julie de Mareuil

Disponible sur
 © france.tv

Sabine Lelièvre
Contact - France Télévisions
Laurence Guillopé
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