Guyane, sur la piste des orpailleurs clandestins

Chaque année, les garimpeiros traversent la frontière par milliers et arrachent à la terre près de 10 tonnes d’or au cœur du plus grand parc naturel français. Une perte économique énorme et un impact écologique désastreux qui touche en première ligne les populations locales. 

François-Michel Le Tourneau, chercheur au CNRS, enquête sur l’ampleur du phénomène. Il décide d’organiser une nouvelle expédition en forêt amazonienne guyanaise et d’aller à la rencontre de ces travailleurs clandestins afin de se renseigner sur ce phénomène. Un périple de près de 500 kilomètres en canoë et à la rame. Une épreuve de force dans des conditions climatiques difficiles. Cette mission n’est pas exempte de danger, il doit être protégé par des légionnaires. 

L’impact environnemental de ces sites d’extraction d’or est considérable. Déforestations sauvages, terrains éventrés à coups de lances à eau haute pression, utilisation de mercure, rien n’est épargné à l’écosystème de la forêt. L’état des rivières est à l’avenant. Des tonnes de sédiments sont rejetés dans l’eau et sont visibles sur des kilomètres. Le mercure, utilisé pour « filtrer » l’or, est une réelle menace sanitaire pour les populations amérindiennes qui vivent encore au cœur du parc amazonien.