Shocking Schiaparelli, histoire d’une visionnaire de la mode

Un esprit libre, une femme fantasque et impertinente qui s’amusait avec ses amis surréalistes, Salvador Dalí et Man Ray,  et qui ne s’interdisait rien. Elsa Schiaparelli était une avant-gardiste, une mondaine bohème qui a multiplié les collaborations artistiques mais aussi une femme d’affaire avisée à la tête d’un empire qui a inspiré des générations de couturiers, et continue de le faire aujourd’hui.
De l’invention de la jupe-culotte à la garde-robe de Marlène Dietrich en passant par ce fameux « rose shocking », devenu sa marque de fabrique, l’héritage de cette femme hors du commun est immense.
Jeune fille rebelle issue de bonne famille ou meilleure ennemie de Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli a instauré une nouvelle manière de vivre la mode. De 1890 à 1973, Schiap, comme on la surnommait,  a connu une multitude de vies. Ses créations ont accompagné les soubresauts de l’histoire quand elles ne les ont pas devancés.
Parfois oubliée, souvent imitée, Elsa Schiaparelli est devenue une référence en à peine deux décennies d’exercice. Elle est aujourd’hui une boussole pour les jeunes créateurs du monde entier.

Note d'intention - Élise Chassaing

2022, l’année d’Elsa !
Entre l’idée de ce film et le film terminé, il s’est passé presque trois années. Et à mesure que nous avancions dans le projet, nous avons assisté « de l’intérieur » à cette chose fascinante : Schiaparelli redevenait, sous nos yeux LA maison de couture du moment. De jour en jour, et de manière spectaculaire, le nom de Schiaparelli grandissait, grandissait ! Beyonce, Madonna, Bella Hadid, Lady Gaga… Plus un tapis rouge sans que le nom de Schiaparelli ne soit évoqué dans la presse internationale, à travers les tenues des héroïnes de la pop culture désireuses de se démarquer par leur exubérance et par leur chic.
Pourtant, pendant des années, la maison avait presque disparu de la scène, et de notre mémoire collective.
On l’oublie souvent, mais, dans les années 1930, Elsa Schiaparelli était plus connue que Gabrielle Chanel. Elle a fondé sa maison de couture à Paris en 1927, l’a fermée après la guerre et, ensuite, pendant soixante ans son nom est resté endormi. La relance de la maison dans les années 2010 a été saluée par les cercles de connaisseurs de la mode, mais c’est depuis l’arrivée récente du Texan Daniel Roseberry comme directeur artistique que le nom de Schiaparelli est devenu aussi omniprésent. Et jamais depuis l’entre-deux-guerres, la marque n’avait attisé autant la curiosité du grand public que cette année. La grande exposition consacrée à Elsa Schiaparelli au musée des Arts décoratifs de Paris ne désemplit pas. Les éditions Denoël viennent de rééditer les Mémoires d’Elsa. Cette renaissance flamboyante rend aujourd’hui le destin d’Elsa encore plus exceptionnel, et plus passionnante encore l’aventure de réaliser ce film sur sa vie de femme et de créatrice.
Unique. Shocking !