Nos folies ordinaires

Infrarouge
Mercredi 22 mars à 22.40

 

 

Résumé

On les dit « fous ». Ils nous font peur. La plupart du temps, on les filme au moment de leur passage en hôpital psychiatrique. Pourtant, cette folie pourrait être la nôtre, ses manifestations sont multiples. Elle ne fait pas de tri parmi les couches sociales, les milieux culturels et les origines. Et si, au lieu de la rejeter, on acceptait que, au fond, elle est ordinaire. Une personne sur cinq y sera confrontée au cours de sa vie, et la plupart des personnes concernées vivent en dehors des institutions psychiatriques.

Dans Nos folies ordinaires, nous traitons d’un mal invisible, mais ô combien discriminant, la maladie mentale, appelée aussi « trouble psychique ». Vécue comme un handicap invisible, nous allons découvrir qu’elle n’empêche pas ceux qui en souffrent de vivre en société, d’aimer, de travailler, de s’engager. Découvrir que la maladie mentale n’est pas une fatalité. 

Pour cela, nous partons à la rencontre des principaux concernés. 

Hana, Maximilien, Arnaud et Imelda souffrent tous d’un trouble psychique : schizophrénie, bipolarité, dépression grave ou encore trouble borderline... Ils ont accepté de nous raconter leur quotidien à visage découvert. Ils l’ont fait pour ne plus subir au quotidien les discriminations et l’ignorance de la grande majorité d’entre nous sur le sujet. Ils sont fatigués de se cacher et veulent nous montrer leur réalité. 

Souffrant de troubles psychiques plus ou moins handicapants, ils ont pourtant dû affronter les mêmes galères, la même errance de diagnostic et les mêmes discriminations. Comment parviennent-ils à sortir de ce cercle infernal ? Comment ont-ils repris le pouvoir sur leur vie ? Ils parlent de rétablissement et nous racontent comment peu à peu, ils apprennent à vivre avec leurs troubles.  Nous les suivons sur ce chemin intime et politique. Décidés à assumer publiquement leurs troubles, ils nous livrent un traité vibrant pour la différence. Nous allons vivre avec eux ce passage de l’ombre à la lumière sur le chemin du rétablissement.


Note d’intention

Comment savoir si je souffre d’un trouble psychique ? À partir de quel moment, notre stress, nos angoisses, nos deuils, nos colères, nos souffrances, notre paranoïa, deviennent pathologiques ? Je crois que la question a toujours été présente dans ma vie, comme en suspens, sans que jamais je ne l’affronte. Elle s’est posée pour un proche, elle me faisait peur. Pendant le confinement, elle est devenue un sujet sérieux tous les matins à la radio, peuplant notre vocabulaire de mille mots, « troubles anxieux », « hyperactif », « personnalité borderline »... 

En France, on estime à trois millions la part de la population atteinte de troubles psychiques sévères : schizophrénie, bipolarité, trouble borderline, dépression grave... Pourtant, nous continuons de penser que la maladie mentale est réservée à une petite partie d’entre nous, une marge qui vivrait recluse en dehors de la société, enfermée dans des hôpitaux psychiatriques. Si le sujet est omniprésent dans nos discussions et dans les médias, nous manquons encore de repères. Les concepts sont flous, et les professionnels ne sont pas unanimes. 

Et le diagnostic n’est que rarement la promesse d’une prise en charge adaptée. Pour beaucoup, c’est même le début d’un parcours chaotique d’errance médicale pouvant durer des années. Pour lutter contre les effets dévastateurs de cette stigmatisation qui pèse sur les troubles mentaux, une alternative est née aux États-Unis à la fin des années 1990 : le « rétablissement ». Cette méthode révolutionnaire part d’un constat : une majorité des personnes qui souffrent de troubles psychiques se rétablissent, reprennent pied et parviennent à bien vivre avec leurs troubles. Ce nouvel usage de la psychiatrie aide les patients à se projeter au-delà de la maladie pour retrouver un pouvoir d’agir sur leur vie. Porté par les principaux concernés – les usagers de la psychiatrie eux-mêmes –, le mouvement du rétablissement symbolise la révolte de ces patients contre un système de soin qu’ils jugent maltraitant. En prenant leur part dans la réflexion et l’organisation de leur soin, ils refusent d’être enfermés, et définis par leur maladie. 

Ces dernières années, ce mouvement connaît un essor ici en France, porté notamment par les réseaux sociaux et plusieurs associations. Il s’incarne par une galaxie de structures, d’associations et de médias en ligne, à l’image de la « Maison Perchée », qui fédère une communauté : en mettant en contact les patients les uns avec les autres, elle offre une attention sans jugement et l’aide de leurs pairs. 

La souffrance psychique infuse dans notre quotidien et les nouvelles générations s’emparent du sujet sur les réseaux sociaux pour briser tous les tabous, et dénoncer le validisme qui règne encore dans notre société. Dans les médias, les personnes souffrant de troubles psychiques font entendre leurs voix pour critiquer la stigmatisation et l'exclusion. Ils savent que le chemin est encore long, mais l’enjeu est crucial : dissimuler des troubles pour rentrer dans la norme représente un vrai danger. C’est en soi un facteur de souffrance. Ils ne veulent plus s’échiner à être normaux envers et contre eux-mêmes. 

Pendant longtemps, la seule solution qu’on avait à leur offrir, c’était de les enfermer loin de la cité, anesthésiés par les médicaments. Aujourd’hui, ils veulent vivre en société avec leurs différences. Ce documentaire a pour vocation de leur donner une voix, et de s’interroger à leurs côtés : comment vivre avec des troubles mentaux ? Leur laisser la parole, c’est continuer leur geste. C’est leur donner le pouvoir de nommer ce dont ils souffrent et ce à quoi ils aspirent. 

Hana, Arnaud, Maximilien et Imelda nous parlent de leurs histoires. En les regardant évoluer dans leurs vies et dans leurs engagements, nous réalisons qu’ils ne sont pas si différents de nous. Et à leurs côtés, on se prend à rêver avec eux à une société moins normative, à une vie plus soutenable...

Après la diffusion de ce documentaire, Marie Drucker propose un débat avec le Dr Pierre de Maricourt, médecin, psychiatre et chef de service à l'hôpital Sainte Anne à Paris et Victoria Leroy, co-fondatrice de la maison Perchée.

 

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#Infrarouge

Présentation
Marie Drucker



Documentaire
Nos folies ordinaires

52 min
Inédit

Écrit par
Adèle Flaux

Réalisation
Adèle Flaux
Jérémy Frey

Produit par
Fabienne Servan Schreiber
Estelle Mauriac

Production
Cinétévé

Avec la participation de
France Télévisions

 

Unité documentaire
Catherine Alvaresse
Renaud Allilaire
Sophie Chegaray
Julie de Mareuil

 

Documentaire disponible en visionnage sur 
france.tvpreview

À (re)voir sur france.tv

 

 

Carole Curt
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