Tour de France

Tour de France 2016

Sport - En direct - Tous les jours à 15.00 (dimanche 10 juillet à 11.50)

Parcours, étapes décisives, coureurs favoris... À quelques jours du départ, le point sur le Tour de France 2016 avec Laurent Jalabert, consultant pour France Télévisions.

Comment analysez-vous le parcours de cette édition 2016 du Tour de France ?
D’abord, il va falloir être tout de suite dans l’allure. On a vu des Tours où il y avait une dizaine de jours pour les sprinters. Les gars pouvaient arriver avec une forme moyenne et monter en pression au fil des jours. Ce ne sera pas le cas cette fois. Dès le mercredi de la première semaine, on est dans le Massif central. De la moyenne montagne, certes, mais avec tout de même une arrivée au sommet (Le Lioran). Huit jours après le départ, on est dans les Pyrénées pour trois belles étapes. Ensuite, tout s’enchaîne. Sur le chemin des Alpes, le peloton passe par le mont Ventoux, une arrivée mythique et toujours décisive, suivie par un premier contre-la-montre. Une journée de transition, et voilà les Alpes, et c’est plutôt costaud. Culoz, Saint-Gervais, Finhaut-Émosson, un second contre-la-montre, Morzine... En conclusion, pas de difficultés absolument démesurées qui feraient dire : à tel ou tel moment, le résultat est ficelé. À moins qu’un coureur, comme cela arrive parfois, écrase le Tour dès la première étape de montagne. Le parcours a visiblement été pensé pour que le suspense soit entier jusque, disons, les quatre derniers jours. Il faudra être capable de garder des réserves pour terminer très fort. Pour autant, c’est un Tour pour les grimpeurs. Les écarts se creuseront dans les étapes de montagne. Quand il y avait davantage de contre-la-montre et qu’on était un très grand rouleur, on pouvait prendre pas mal de temps sur les grimpeurs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Du reste, les deux seuls chronos de ce parcours risquent bien d’avantager les grimpeurs. Le premier en Ardèche est assez vallonné, le second, entre Sallanches et Saint-Gervais est court et pentu. On dit souvent que le Tour peut se perdre partout mais qu’il se gagne à des moments précis.
Pour moi, il y aura trois grands moments : Andorre Arcalis, dans les Pyrénées ; le Ventoux ; Finhaut-Émosson, trois grosses arrivées au sommet. Ensuite, il faudra avoir un peu de génie et d’imagination pour savoir attaquer, finir devant les autres concurrents, gagner du temps...

Justement, côté coureurs, cela s’annonce comment ?
La très bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas défections majeures et que tous les prétendants seront présents. Christopher Froome fait figure de grand favori. Il est le vainqueur sortant et il vient de gagner le Critérium du Dauphiné. Vincenzo Nibali, vainqueur en 2014, vient de remporter le Giro. Alberto Contador, vainqueur en 2007 et 2009. Quant à Nairo Quintana, il n’a jamais remporté le Tour mais, compte tenu du parcours, on peut dire qu’il a de très bonnes chances. Chez les Français, on a trois jeunes qui grimpent très bien et qui franchissent des paliers chaque année. Il me semble tout à fait dans l’allure pour jouer un podium sur le Tour. Romain Bardot s’est montré très fort sur le Dauphiné, Warren Barguil assez brillant sur le Tour de Suisse et Thibaut Pinot a un certain génie en montagne. Sans leur mettre la pression, je crois qu’ils sont capables de rejoindre les favoris. Ce serait assez décevant qu'ils n'y parviennent pas. J’ajouterai à cette liste Fabio Aru, qui va découvrir le Tour mais qui a déjà remporté le Tour d’Espagne et a terminé deux fois sur le podium du Tour d’Italie.

Vous attendez des surprises ?
Des surprises, il y en a toujours sur le Tour. Des bonnes ou des mauvaises. Le Tour de France, c’est la course qui révèle un coureur... ou qui révèle ses limites. Il a révélé Quintana il y a deux ans, Barguil l’an dernier – on attend une confirmation –, il pourrait révéler cette année Aru, que le public non averti ne connaît pas encore. Tout peut arriver, vous savez. Il y a deux ans, Froome et Contador, blessés, ont dû quitter le Tour, ce qui a permis à Nibali de remporter l’édition. Il y a aussi des coureurs qui connaissent un état de grâce au bon moment.

Propos recueillis par Christophe Kechroud-Gibassier

 

 

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